
Bogotá, 19 sep (EFE).- Le président colombien, Gustavo Petro, a présenté des excuses ce jeudi pour avoir affirmé que ceux qui crient "hors Petro" sont des assassins, bien qu'il ait assuré que le prétendu plan pour l'assassiner avant la fin de l'année est également une façon de dire "hors Petro".
"Les personnes qui crient 'hors Petro' ne sont pas des assassins, excusez-moi. Mais sans être mes électeurs, elles veulent que l'on passe outre le vote populaire majoritaire en Colombie et cela, c'est assassiner la démocratie", a déclaré le président dans un message publié sur ses réseaux sociaux.
Il a ajouté : "Je ne les ai pas traités d'assassins, mais ceux qui, avec le même cri pour faire disparaître la gauche et le progressisme, ont commis le massacre de l'UP (Union Patriotique) et du gaitanisme en Colombie. Tuer Petro est aussi un 'hors Petro'. Le débat politique doit avoir lieu sur les places et au parlement, et non dans les tribunaux".
Le mois dernier, lors de l'assemblée générale du parti Colombie Humana, le président avait affirmé que ceux qui crient 'hors Petro' sont "les riches du pays" qui "reproduisent" le même message qui a, a-t-il dit, provoqué le génocide du parti de gauche Union Patriotique, qui a coûté la vie à plus de 4 000 de ses membres.
"Ce sont les assassins, les mêmes qui crient 'hors Petro', parce qu'ils ne peuvent supporter quelqu'un avec du café au lait sur la peau, qui ne fait pas partie de leurs familles et qui n'est pas intéressé à faire partie de leurs familles, ni à conquérir une femme de leurs familles, ni à entrer dans leurs clubs (...) en tant que président de la république", a-t-il alors exprimé.
Le slogan 'hors Petro' est souvent crié par ses opposants lors de tout type d'événements, comme les matches de l'équipe colombienne de football.
De même, cette phrase est utilisée par ses détracteurs sur les réseaux sociaux pour exprimer leur mécontentement quant à la façon dont il dirige la Colombie et elle est également récemment aperçue dans des graffitis sur les murs des villes.
Justement, le président a présenté des excuses après que le Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative, lui ait ordonné de le faire sur le réseau social X.
Ce tribunal a ordonné au président d'offrir des excuses publiques "pour avoir appelé 'assassins' les personnes qui ont crié 'hors Petro'" et que ce message devait être publié sur son compte personnel de X, sur celui de la présidence et sur celui du Département Administratif de la Présidence (Dapre).
Ce que l'on recherche avec cette décision est "de protéger les droits fondamentaux à la liberté d'expression, à la protestation, à la participation politique et à l'opposition des citoyens qui ont utilisé la phrase 'hors Petro' comme acte de mécontentement politique".