Berlín, 2 oct (EFECOM).- Le Costa Rica, qui sera à la tête du Conseil de l'Organisation pour la Coopération et le Développement Économiques (OCDE) en 2025, souhaite promouvoir au sein de cette institution le commerce sans pression dans un contexte géopolitique marqué par l'incertitude apportée par des conflits internationaux et les élections aux États-Unis.
Dans une interview accordée à EFE, le ministre du Commerce Extérieur du Costa Rica, Manuel Tovar Rivera, qui participe au deuxième Dialogue Global de Berlin, a expliqué les lignes du leadership que son pays assumera à partir de l'année prochaine au sein de l'organe de gouvernance de l'OCDE, dont la prochaine réunion aura lieu les 3 et 4 juin 2025.
L'interruption du commerce international due à des événements comme la pandémie de coronavirus ou à des conflits tels que celui de la Russie contre l'Ukraine ou au Moyen-Orient et "le plus grand appétit de certains pays et économies pertinentes à exercer une coercition économique sur d'autres", fera de la résilience dans les chaînes d'approvisionnement un rôle très important dans le leadership costaricain à l'OCDE, a-t-il indiqué.
Dans l'agenda costaricain pour l'OCDE figure également la question de l'économie numérique, en particulier "le bon usage et la gouvernance des principes de l'intelligence artificielle", selon Tovar.
En outre, le ministre costaricain a souligné que son pays mettra l'accent sur des questions telles que la "durabilité" et "l'inclusivité du point de vue que le commerce peut bénéficier aux populations oubliées, comme les femmes, les jeunes ou les populations autochtones".
A la tête du Conseil de l'OCDE, le Costa Rica, membre de l'organisation économique internationale basée à Paris depuis 2021, bénéficiera du soutien des vice-présidences de la Lituanie, du Canada et de l'Australie.
Le Costa Rica assumera ce rôle de leadership à l'OCDE en étant conscient que les incertitudes géopolitiques sont croissantes à l'heure actuelle et qu'elles marqueront également les relations internationales en 2025.
"L'incertitude et l'attente de ce qui peut se passer à Washington vont nous faire tous rester attentifs car cela aura un impact sur la façon dont nous conduisons les relations bilatérales et sur la manière dont nous commercions et comment nous faisons face à des conflits comme ceux que nous voyons au Moyen-Orient et ceux qui se déroulent en Europe", a déclaré Tovar en évoquant les élections présidentielles de novembre aux États-Unis.
"Nous avons une économie totalement liée aux États-Unis, 70 % de l'investissement étranger direct qui arrive au Costa Rica provient des États-Unis, et la moitié du commerce que nous générons avec le monde provient du marché nord-américain, donc nous sommes une économie très exposée à ce qui peut se passer aux États-Unis ; si leur économie attrape un rhume, nous attrapons une pneumonie", a-t-il ajouté.
Le Costa Rica, considéré par la Banque Mondiale (BM) comme un "succès" en matière de développement, en partie grâce à son ouverture aux investissements étrangers et à la libéralisation du commerce, souhaite que l'Union Européenne (UE) joue un rôle plus significatif en Amérique Centrale.
"Ce dont nous avons besoin, c'est de plus d'Europe", a affirmé le ministre du Commerce Extérieur costaricain.
Tovar a noté que la relation du Vieux Continent avec l'Amérique Centrale est prometteuse, notamment en raison de la promotion de valeurs "de démocratie, de stabilité et d'égalité, d'un plus grand engagement envers la durabilité", même si des défis persistent comme la guerre en Ukraine ou le "essor d'idéologies qui remettent en question l'existence même de l'Union Européenne". EFECOM
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