
Le projet de loi N° 8746/2024-CR vise à réformer le Code Pénal, ce qui implique que la modification proposée comprend des changements spécifiques à l'article 46 et l'incorporation d'un nouveau numéro à l'article 196-A. Ainsi, un nouveau numéro, le 7), sera introduit dans l'article 196-A pour aborder ces situations liées à l'utilisation de l'IA.
“Utiliser dans l'exécution de l'acte punissable des moyens dont l'usage peut constituer un danger commun, utilisation inappropriée de l'intelligence artificielle ; [...]”, ainsi se présenterait la modification selon le projet.
Quant au délit de fraude aggravée, il est précisé que la peine sera une privation de liberté d'au moins huit ans. En même temps, une amende de 90 à 200 jours pourra être imposée si la personne est reconnue coupable. C'est-à-dire, les personnes qui s'approprient l'identité d'un tiers par le biais de l'utilisation de l'intelligence artificielle.

“Celui qui, pour atteindre son objectif, utilise la voix, l'image, l'audio ou le mouvement corporel d'autrui avec l'utilisation de l'intelligence artificielle”, peut-on lire dans le document présenté.
De plus, l'initiative est déjà devant la Commission de la Justice et des Droits de l'Homme du Congrès pour évaluation. De plus, elle bénéficie du soutien des parlementaires Flavio Cruz Mamani, Kelly Portalatino, María Taipe, Américo Gonza, et Waldemar Cerrón.
Quel est l'argument du projet ?
Dans le document, il est indiqué qu'au Pérou, il existe la Loi 31814, qui “promeut l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) au bénéfice du développement économique et social du pays”, mais ils estiment qu'elle est “générique”. Par conséquent, ils mentionnent qu'il n'existe pas de “réglementation adéquate” pour l'utilisation de cette technologie.
C'est ainsi qu'ils précisent que des bandes criminelles font usage de l'IA pour commettre des délits ou d'autres types de fraude. “Bien que les délits informatiques soient effectivement prévus dans le code pénal en vigueur, le recours à l'intelligence artificielle manque de réglementation”, ajoutent-ils.
“Des criminels utilisent des outils numériques pour commettre des délits et l'intelligence artificielle est la principale ressource pour exploiter leurs victimes, principalement leurs identités. Bien que l'utilisation de la technologie puisse fournir des outils permettant aux utilisateurs de faciliter les tâches, son utilisation non contrôlée peut mener à de graves délits”, peut-on lire.

Par ailleurs, ils indiquent que la différence entre les délits communs et spéciaux réside dans les exigences pour être considéré comme auteur du crime. Alors que pour les délits communs, toute personne remplissant les conditions générales d'imputabilité peut être tenue responsable, pour les délits spéciaux, il faut que l'auteur possède une qualité spécifique.
Enfin, ils soulignent l'avancée de la technologie au cours de l'année, mais celle-ci n'est pas encore appliquée au Parlement. Néanmoins, ils soutiennent que l'utilisation non contrôlée ou régulée de l'IA pourrait permettre aux criminels de tirer profit.
En particulier, ce sont ces trois points que soutient le député :
- L'intelligence artificielle offre de nombreuses promesses pour l'humanité, mais elle pourrait également représenter une menace ou un problème plus dangereux que la bombe atomique.
- Avec sa capacité d'apprendre et d'évoluer de manière autonome, l'IA pourrait un jour surpasser l'intelligence humaine. Elle pourrait alors décider de se retourner contre ses créateurs.
- Cette sombre prémonition peut sembler tout droit sortie d'un film de science-fiction, mais c'est une possibilité très réelle. Des experts de renom comme Stephen Hawking, Elon Musk ou Bill Gates ont déjà lancé l'alerte sur l'intelligence artificielle.