
C'est lors de la conférence de presse suivant le Conseil des ministres que la ministre du MIMP a précisé que le projet approuvé modifiera également deux articles du Code pénal. L'un d'eux est l'article 154-B, qui punit toute personne qui diffuse, révèle, publie, cède ou commercialise sans autorisation des images, des matériaux audiovisuels ou des audios contenant des contenus sexuels réels.
“De cette manière, nous intégrons certaines modalités qui sont adoptées à travers l'intelligence artificielle pour diffuser des images non autorisées”, a déclaré Hernández à la presse. “Actuellement, il existe une série de programmes qui ont été créés pour modifier, par exemple, le visage des personnes ou pour placer l'image d'un corps sur un visage différent”, a-t-elle ajouté.
Les délits seront poursuivis

Dans ce sens, la ministre du MIMP a indiqué que cette catégorie d'images à connotation sexuelle est également incluse dans le code pénal. En d'autres termes, l'intelligence artificielle sera considérée comme un facteur au moment de pénaliser la diffusion non autorisée de contenus audiovisuels.
Un autre des articles modifiés du Code pénal est le 158, qui stipule que les délits doivent être poursuivis d'office, car, auparavant, il était établi que ceux-ci ne pouvaient être poursuivis que si la victime l'exprimait et le portait devant le Ministère public.
“Dans ce cas, nous proposons que ces délits soient poursuivis d'office en raison de la gravité de leurs caractéristiques. Par conséquent, le Ministère public, sans que la victime elle-même le demande ou le requiert, puisse immédiatement inclure ou initier une enquête”, a ajouté la ministre.
90 % des victimes sont des femmes

Dans cette lignée, le MIMP a souligné que la violence par le biais des technologies numériques a un fort impact sur les femmes, constituant une violation de divers droits fondamentaux, notamment leurs droits à la dignité, à l'égalité et à la non-discrimination, droit à une vie sans violence, à l'image, à l'intimité, ainsi qu'à l'honneur et à la bonne réputation.
Aussi, des études sur la violence et le harcèlement en ligne indiquent que 90 % des victimes de la distribution numérique d'images intimes sont des femmes ; de plus, 23 % des femmes ont déclaré avoir subi du harcèlement ou des abus en ligne au moins une fois dans leur vie.
Une femme a été assassinée tous les deux jours durant 2024
Le féminicide reste un problème alarmant au Pérou, selon les récentes statistiques présentées par le Programme Aurora. Au cours des six premiers mois de 2024, les Centres d'urgence pour femmes (CEM) ont enregistré 66 241 cas d'assistance à des filles, adolescentes et femmes adultes ayant subi divers types de violence. Ces données, loin d'être de simples chiffres, reflètent la détérioration de la sécurité et du bien-être des femmes dans le pays.
Selon le rapport, 93 femmes ont été assassinées — ce qui implique environ une victime tous les deux jours — et 106 tentatives supplémentaires de féminicide ont été rapportées durant la même période. Malgré le fait que cela soit qualifié de délit dans le Code pénal péruvien, le féminicide reste une réalité récurrente qui met en lumière la persistance de la violence de genre dans le pays.
Il est crucial de souligner que ces chiffres ne représentent pas seulement des pertes humaines, mais aussi un impact social et émotionnel dévastateur qui génère une préoccupation croissante dans la société péruvienne.
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